Tentative de conservation du printemps Québécois

2023

Installation

Outils : Ciment, neige, verre
Le printemps à Montréal est marqué par la fonte des neiges. Un moment tant attendu pour l'arrivée des beaux jours et le retour d’une nature florissante. Cette transition se déroule en seulement quelques jours, si vite que l’on oublie aussitôt l'hiver qui vient de passer. Depuis que j’habite au Québec, je trouve cette période empreinte de magie et de poésie. Cependant, même si j'ai émigré depuis seulement quelques années, je remarque que cette période arrive de plus en plus tôt et que les hivers sont de moins en moins rigoureux. Malgré le confort climatique que cela semble apporter, il nous est impossible de ne pas y voir les conséquences du réchauffement climatique. La poésie est donc gâchée par l’angoisse climatique.

“Tentative de conservation du printemps Québécois” tente donc de conserver dans le temps cette période précaire. Un pot de verre dans un bloc de béton conserve de la neige qui a malheureusement fondu depuis. Un panneau solaire permet d'éclairer la neige pour favoriser sa conservation. Cette installation est résolument absurde. Elle illustre le gouffre qu’est l’idée de la “conservation” en écologie par rapport à la “préservation”. Conserver c’est figer dans le temps, c’est se fermer aux évolutions et mettre de côté l'adaptation. Cette idée s’applique également en politique. Le titre de l’œuvre fait référence à l’idée politique de “Conservation de l’identité Québécoise”, idée réactionnaire et dangereuse qui fantasme un Québéc blanc et Francophone, idéologie aussi absurde que conserver de la neige dans un pot.