Faudra s’y faire.

2022

Installation


Outils : Terrarium, TV analogique, Arduino, pin, circuit d’eau



Texte extrait du livret d’exposition écrit par Dounia Bouzidi.

Avec Faudra s’y faire, Marwan Sekkat présente un bout de nature pluvieuse qui prend place dans une télévision cathodique. L’artiste nous invite à partager un moment de méditation dans le salon familial. Les spectateur·ices sont invité·es à contempler la résilience du lierre, cette plante qui pousse entre le béton, dans les villes, et s’adapte aux environnements hostiles. Au lieu d’embellir les rues, le lierre prend toute la place et nous oblige à regarder sa progression dans un environnement supposément numérique. Vous ne pouvez pas changer de chaîne. L’artiste accélère le temps avec cette simulation, comme si la nature reprenait des droits sur la présence humaine. La pluie, elle, vient ralentir le rythme de cette temporalité accélérée. Elle est aussi un rappel de l’environnement de l’artiste, qui passe toute son enfance dans les décors pluvieux du nord de la France.

La partie basse de l’œuvre nous mène vers une troisième temporalité onirique et douce. Les gouttes qui tombent de manière irrégulière et s’échappent dans les caustiques par un jeu de lumière, libère notre interprétation de l’œuvre. On peut imaginer que l’artiste représente la nappe phréatique en dessous de l’écosystème, ou bien qu’il donne l’accès à un environnement surnaturel. Marwan Sekkat nous met, avec cette télé-terrarium face à la résilience de la nature et nous oblige à penser la dualité avec les ressources technologiques. La simulation du naturel par le numérique est-elle souhaitable ?